Le CEAM aujourd'hui

Le Centre d''expériences aériennes militaires

Le pôle de recherche et développement de l’armée de l’air

" Satisfaire au mieux et au plus vite le juste besoin des forces "

La base aérienne 118 soutient une structure unique en France. Il s’agit du Centre d’expériences aériennes militaires, qui est à l’armée de l’air ce qu’un pôle recherche et développement est à une grande entreprise. Les expérimentations, menées au rythme de 350 par an, concernent tous les aéronefs et matériels utilisés par les forces aériennes françaises : avions, armements, logiciels, équipements ergonomiques, etc.

Historique

Le CEAM a été créé dès les débuts de l’organisation d’une armée de l’air autonome, en 1933, dans le but de définir les règles d’emploi des matériels utilisés avant leur mise en œuvre dans les forces. Le centre se trouve alors à Reims. Il est transféré à Orléans en 1939, à cause de la menace allemande avant d’être définitivement implanté à Mont-de-Marsan en 1945, sous les ordres du colonel K. W. Rozanoff. C’est à partir de cette époque que le CEAM prend véritablement toute son importance.

Missions

Le CEAM est chargé :

- de suivre le développement de tous les matériels de l’armée de l’air ;

- de procéder à leur expérimentation, avant de les recommander pour une mise en service opérationnel. Les domaines de recherche sont particulièrement variés. Outre l’activité directement liée à l’expérimentation des aéronefs et de l’armement, le CEAM conduit des travaux dans les domaines des systèmes de surveillance et de contrôle, de l’environnement technique mais aussi de l’équipement, de l’ergonomie, de la médecine, des logiciels, de la sécurité incendie, etc ;

- d''assurer la formation des unités appelées à utiliser ces matériels en métropole et sur les théâtres d’opérations ;

- de concevoir certains outils ou certaines capacités adaptatives, non fournis dans le cadre des programmes d''armement, ou issus du retour d''expérience opérationnelle ;

- de soutenir les forces aériennes en opérations, notamment en matière de guerre électronique, de liaison de données tactiques et d''armement ;

- de participer aux missions de soutien export des matériels aéronautiques de l''armée de l''air.

Expertise

Le CEAM emploie plus de 800 personnes issues des unités de première ligne et de toutes les spécialités. Les équipes de marque vérifient tout au long du processus de définition et de réalisation que le besoin opérationnel est bien pris en compte. Les escadrons, représentatifs des unités des forces, définissent la méthode d’utilisation la plus adaptée aux réalités du terrain et s’assurent que le matériel ne présente pas de défauts résiduels en situation d’opérations réelles. Le CEAM suit l’intégration du nouveau matériel dans les forces de la conception à la mise en service.

Ainsi, grâce à la forte complémentarité de ses équipes, le CEAM est à même d’examiner chaque nouveau produit « en situation » de plus en plus réaliste, dans sa globalité, et tout au long de son processus de réalisation.

Expertise certifiée conforme

Depuis septembre 2007 le CEAM est certifié ISO 9001 version 2000 pour l''ensemble des activités menées dans les domaines aéronautiques et spatial pour :

- l''établissement de recommandations et de rapports issus des travaux de suivi de développement et d''expérimentations,

- les études de faisabilité,

- la conception et le développement de matériels, de systèmes et de la documentation associée,

- l''élaboration de bibliothèque de guerre électronique et la documentation associée,

- les formations spécifiques dans les domaines de la guerre électronique et du tir aériens.

Fort d''un existant de 797 militaires et 18 civils, l''objectif permanent du CEAM est de permettre de "satisfaire au mieux et au plus tôt, le juste besoin des forces".

Organisation du CEAM

Pour exécuter ses missions, le commandant du CEAM dispose d''un Etat-major composé :

- d''une direction des expérimentations,

- d''une direction de la conception et du support initial,

- d''une division ressources humaines

Il dispose également d''un adjoint DGA

L’activité du CEAM est conduite par deux types d’acteurs :

- les équipes de marque attachées aux activités de développement et l’animation des expérimentations,

- les escadrons du CEAM et le département de médecine aéronautique opérationnelle qui sont plus particulièrement chargés de l’exécution des expérimentations.

La plupart des activités se déroulent à Mont-de-Marsan. Le CEAM dispose cependant d’antennes stationnées sur d’autres sites de l’armée de l’air pour bénéficier au mieux des synergies développées avec d’autres organismes.

Le CEAM est composé de 22 équipes de marque, unités d''experts spécialisés dans un domaine spécifique ou transverse. Elles assurent le suivi de développement des matériels, conseillent l’EMAA lors de ces travaux de développement et mettent leur expertise au service des travaux dits « urgent-opérations ». Elles couvrent tous les domaines liés aux systèmes d’armes aéroportés, aux systèmes d’information opérationnels et de commandement, et aux expertises transverses complémentaires. Elles sont responsables de la préparation des expérimentations.

Le CEAM compte également 5 escadrons, 2 centres d’expertises et la MEST A400M, unité au statut spécifique.Ceux-ci réalisent les expérimentations dans leur domaine de compétence :

· Escadron de chasse et d’expérimentation 05.330 - «Côte d’argent»

Stationné sur la Base Aérienne 118 de Mont-de-Marsan depuis sa création, l’escadron relève hiérarchiquement du Commandant en second de la BA 118 et fonctionnellement du CEAM.

L’unité est chargée, de différentes missions qui comprennent plusieurs volets. Une première fonction est celle du soutien des équipes de marque rattachées. De plus, l’ECE expérimente des systèmes d’armes de chasse, de reconnaissance et de bombardement. Enfin, il s’occupe du maintien de l’expertise opérationnelle des équipages au travers d’une activité aérienne d’entraînement adaptée.

Cas unique dans le dispositif national, l’unité dispose d’une flotte composée de l’ensemble des avions de combat de l’armée de l''air et emploie tous les systèmes de détection et d’armement mis en œuvre par les forces françaises.

L’ECE de Mont-de-Marsan utilise un système de préparation et de restitution de mission ultra perfectionné, entièrement informatisé, qui en est actuellement à sa quatrième version. Il est utilisé

pour tous les avions de chasse de l’armée de l’air. Inaugurée en janvier 2006, la nouvelle salle des opérations permet d’utiliser l’ensemble des applicatifs et des matériels informatiques destinés au suivi de l’activité aéronautique opérationnelle en temps réel.

· Escadron d’expérimentation des systèmes d’information opérationnels 04.330

L’EESIO est l’escadron qui réalise les expérimentations des systèmes d’information opérationnels et de communication. Pour cela il dispose d’un ensemble de 95 spécialistes.

L’escadron est organisé autour de deux grands pôles de compétences :

- un pôle SCCOA (Système de commandement et de conduite des opérations aériennes) : dans ce cadre, l’escadron assure le soutien et la réalisation des expérimentations conduites sur les plates-formes du CDEVS (Centre de définition, d’expérimentation et de validation du SCCOA)

- un pôle télécommunications : l’escadron assure le soutien technico-logistique des expérimentations conduites par les équipes de marques du CEAM dans les domaines s’étendant d’Intranet à certains moyens de transmission par voie satellitaire.

Ainsi, l’EESIO apporte un soutien et une expertise au profit des équipes de marque du CEAM et de l’Etat-major de l’armée de l’air dans le domaine des systèmes d’information opérationnels et des systèmes de communications.

· Escadron de programmation et d’instruction de guerre électronique 07.330

L’EPIGE est en charge de la programmation, de l’instruction et de l’expérimentation des systèmes de contre-mesures électroniques des aéronefs au profit de l’armée de l''Air mais aussi de la Marine et de l’armée de Terre. Seule unité opérationnelle responsable de la réalisation de ces missions régaliennes, l’escadron travaille en lien direct avec la Direction Générale de l’Armement (DGA) et la Direction du Renseignement Militaire (DRM). Ce sont près d’une centaine de personnes qui sont ainsi spécialisées dans les systèmes avioniques et les systèmes de détection.

Les contre-mesures électroniques comprennent l’ensemble des systèmes de brouillage radar et de leurres électromagnétiques et infrarouges. Le brouillage radar consiste à décevoir la conduite de tir des radars ennemis. Les leurres infrarouges sont des projections pyrotechniques qu’un avion menacé peut larguer pour désorienter les missiles comme ceux qui sont guidés par la chaleur des réacteurs. Les leurres électromagnétiques sont des filaments en fibres de verre qui rajoutent de l’écho autour de celui réfléchi par l’avion, trompant ainsi les missiles ou les radars utilisant cette source d’information.

L’Escadron de programmation et d’instruction de la guerre électronique comporte, comme son nom l’indique, un important volet de formation. Il procède à l’instruction des escadrons supports mettant en œuvre les systèmes de contre-mesures électroniques, ainsi qu’à celle des militaires spécialisés (renseignement, ingénieurs de la Direction Générale de l’Armement, mécaniciens, personnel navigant), qu’ils soient Français ou étrangers, issus de toutes les armées (air, terre, marine). Environ 200 stagiaires sont formés annuellement à Mont-de-Marsan.

· Département de médecine aéronautique opérationnelle 12.330

Trait d’union entre le monde médical et aéronautique, le DMAO a pour mission la prise en compte du facteur humain dans le cadre de l’expérimentation des programmes aéronautiques et de l’instruction aéromédicale.

Le DMAO se divise en 4 cellules complémentaires les unes des autres : médico-physiologique, ergonomie facteur humain, analyse de l’oxygène aéronautique et de l’air ambiant et mesures de bruit. Il est composé de 17 personnels d’origine mixte, issus à la fois du Service de santé des armées et de l’Armée de l’air.

Pour conduire ses différentes missions, le DMAO dispose d’outils spécifiques : chaîne de mesure de la gêne sonore, chaîne d’analyse de l’oxygène liquide, caisson hypobare et générateur d’illusions sensorielles pour l’instruction du personnel navigant. Son objectif : répondre aux situations opérationnelles dans les meilleurs délais en satisfaisant au mieux le compromis opérationnel et la sécurité des vols ou des personnels.

· Escadron de survie opérationnelle et de parachutisme d’essai 02.330

La mission de l’ESOPE est d’assurer la cohérence de la chaîne complète de survie opérationnelle (chasse, transport, hélicoptère) de la préparation à l’éjection ou à l’évacuation de l’aéronef jusqu’à la récupération de l’équipage. Dans ce cadre, les missions principales réalisées par l’Escadron sont les suivantes : d’une part, l''une d''elles est l’expérimentation des matériels et l''élaboration des procédures d''emploi relatives, entre autres, aux sièges éjectables et leurs constituants, à l''évacuation en vol et au sol d’avion de tous types, aux parachutes de secours, aux armes, aux entraînement sportifs…

D''autre part, l’unité s’occupe également de l''instruction et la formation des parachutistes d''essai militaires destinés à l''Armée de l''air, la Marine nationale, la Direction Générale de l''Armement et l''Armée de terre. L’ESOPE gère aussi l’instruction en vol, la qualification des parachutistes navigants expérimentateurs de l''unité, ainsi que la participation aux réunions, commissions, expertises et examens techniques des matériels de sa compétence.

· Escadron d’expérimentation et de soutien technique 03.330

Lorsqu’une idée naît, l’EEST met tout en œuvre pour sa réalisation de la manière la plus efficace possible. Pour cela l’équipe réfléchit à sa création et fait ensuite appel aux différentes divisions de l’unité :

- la division projet s’occupe du management des projets réalisés. Elle dispose pour cela d’un bureau d’études et d’un bureau de gestion et de planification projet ;

- la division réalisation regroupe l’électronique (création de cartes graphiques par exemple), la mécanique (usinage, pliage, assemblage, soudage) et l’environnement ;

- la division logiciel gère le développement de différents logiciels ;

- la division multimédia, elle est en charge des reportages photo et vidéo, de la publication assistée par ordinateur (PAO), et de la reprographie ;

- enfin, la division qualité a pour fonction de faciliter le suivi des projets et réaliser des dossiers calcul (justification de tenue mécanique).

L’EEST a pour missions de participer aux expérimentations au profit du CEAM et d’assurer un soutien technique au profit des unités de la BA 118. Elle est donc subordonnée hiérarchiquement à la base et fonctionnellement au CEAM. L’escadron compte 90 personnes avec une majorité de mécaniciens qui étudient, réalisent, capturent et communiquent.

· Centre d’Expertise de l’Armement Embarqué – CEAE 00.331

Il est chargé d’entretenir l’expertise opérationnelle et technique dans l’emploi de l’armement air-air et air-sol, d’assurer l’instruction du personnel et de réaliser des expérimentations dans le domaine du tir aérien.

· Centre d’expertise et d’instruction des liaisons de données tactiques – CEILDT

Créé le 1er septembre 2012 pour augmenter l’efficacité des forces dans l’emploi de la L16 par la mutualisation des connaissances et l’optimisation des moyens, il hérite, en plus des missions de l’équipe de marque LDT, de la mission d’équipe technique MIDS et propose quotidiennement aux différents acteurs une « stimulation » des plateformes (par l’envoi d’informations L16).

· Multinational entry into service team – MEST 01.338 (MEST A400M).

Equipe de marque à vocation internationale, stationnée sur la base aérienne d’Orléans, ses missions s''articulent autour de la mise en service opérationnel de l’avion de transport A400M et des expérimentations menées sur les avions de transport tactiques déjà en service (aérotransport, rénovation avionique…). S’appuyant sur les piliers Emploi, Soutien et Formation, elle est chargée de réaliser l’ensemble des travaux qui conduiront à la mise en service opérationnel du premier escadron de transport sur A400M, de l’Escadron de Soutien Technique Aéronautique (ESTA) et du Centre de Formation A400M .Une fois ces objectifs atteints, la plus grande partie de son effectif est appelée à rejoindre le CFA et le CSFA tandis que la MEST A400M poursuivra les expérimentations sur les nouveaux standards A400M et suivra les autres ATT.

Le CEAM en chiffres :

- 340 travaux d’expérimentation par an ;

- 2700 heures de vol d’avions d’armes ;

- 44 % des activités sont liées aux systèmes d’armes et assimilés ;

- 33 % des activités sont liées aux Systèmes d’information et de communication ;

- 19 % des activités sont liées aux systèmes transverses ;

- 4 % des activités sont liées aux systèmes d’armes Sol Air.

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